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E FMI donne-t-il les mêmes conseils budgétaires à
tous les pays qui sollicitent son aide, en exigeant
l’austérité dans tous les cas? Les dispositions budgé-
taires des programmes qu’il appuie sont-elles les rai-
sons des fortes contractions de la production dans les pays
touchés par la crise asiatique en 1997–98? Pourquoi ces pro-
grammes ont-ils été si lents à freiner la fuite des capitaux
hors de ces pays? Les programmes du FMI pèsent-ils sur la
croissance et nuisent-ils aux pauvres? Et pourquoi certains
pays sont-ils chroniquement tributaires de l’aide du FMI,
qui est censée être temporaire?
De nouvelles réponses à ces questions sont maintenant
disponibles dans la première série d’études du Bureau indé-
pendant d’évaluation (BIE) du FMI et, si
ces études sont caractéristiques de
celles à venir, le FMI et ses pays
membres en tireront grand parti.
Les analyses sont exhaustives,
combinant travaux quantitatifs
rigoureux, études de pays dé-
taillées et entretiens avec les ser-
vices du FMI et des fonction-
naires nationaux, entre autres.
Les conclusions sont tout à fait
judicieuses et la plupart des re-
commandations devraient être
adoptées, bien que certaines se
heurtent à un conflit difficile entre
franchise et transparence.
Le BIE a choisi d’étudier trois sujets
pendant sa première année d’activité :
l’ajustement budgétaire dans les pro-
grammes appuyés par le FMI, le rôle du
FMI dans trois crises des comptes de capi-
tal (Indonésie, Corée et Brésil) et l’utilisa-
tion prolongée des ressources du FMI.
Évaluer la stratégie budgétaire
Le rapport du BIE sur l’ajustement
budgétaire pose deux questions ma-
jeures : les programmes appuyés
par le FMI ont-ils exigé un ajuste-
ment budgétaire excessif? La qua-
lité de l’ajustement budgétaire a-
t-elle été adéquate — en termes de
composition, de viabilité et d’incidence, en particulier son
effet sur les dépenses sociales et les membres vulnérables de
la société?
Un pays obligé d’améliorer le solde de ses opérations cou-
rantes doit souvent consacrer davantage de ressour