Georges Eekhoud
La faneuse d’amour
BeQ
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Georges Eekhoud
La faneuse d’amour
roman
La Bibliothèque électronique du Québec
Collection À tous les vents
Volume 473 : version 1.0
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Georges Eekhoud, né à Anvers le 27 mars 1854 et
mort le 29 mai 1927 à Schaerbeek, est un écrivain belge
qui, flamand par la naissance et l’ascendance, reçut,
comme Maurice Maeterlinck, Émile Verhaeren ou
Georges Rodenbach,
une
éducation
française.
Néanmoins, il n’a jamais nié sa descendance flamande.
Plus tard, il a regretté de ne pas avoir pû écrire en la
langue de ses ancêtres.
Élevé dans une famille bourgeoise, il commence ses
études à Mechelen (Malines) et les poursuit en Suisse.
Attentif au mouvement littéraire parisien, on le voit à
Médan chez Émile Zola. Il noue aussi des liens d’amitié
avec Paul Verlaine. Installé à Bruxelles en 1880,
Eekhoud devient rédacteur au quotidien L’Étoile belge
et rejoint les fondateurs de la Jeune Belgique, revue à
laquelle il participe activement.
C’est en 1883 que paraît son premier roman Kees
Doorik, Scène de Polder. Son héros est déjà un de ces
parias auxquels l’écrivain vouera toute sa sympathie.
Dans Kermesses et surtout dans La Nouvelle Carthage,
Eekhoud affirme son credo social, un intérêt esthétique
pour les déshérités et une haine pour la bourgeoisie. Il
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reste fidèle à la définition qu’en donne Gustave
Flaubert : « J’appelle bourgeoisie tout ce qui est de
bas. » Il se souvient aussi des mots de Charles De
Coster qui fut son répétiteur à l’École militaire : « Vois
le peuple, le peuple partout ! La bourgeoisie est la
même partout. » De telles opinions le conduisent à
quitter la Jeune Belgique pour rejoindre le groupe du
Coq rouge. À la même époque, il se rallie aux idées de
l’avocat Edmond Picard, franc-maçon, premier sénateur
socialiste et également un antisémite virulent.
Ainsi, il participe en 1892 à la fondation de l’Art
social avec Camille Lemonnier, Verhaeren et de