Étude
économique
Étude économique#
Le pire est-il certain ?
≠ Toutes les crises financières se ressemblent par certains
aspects. Il est donc normal qu’on trouve de nombreuses
similitudes entre la situation présente d’une part, la grande
dépression américaine des années 1930 ou la déflation
japonaise des années 1990 d’autre part. A vrai dire, nous
serions enclins à penser que la crise financière actuelle est
plus grave que lors de ces deux épisodes. Elle est en effet
plus globale. Elle a mis en évidence une sophistication sans
précédent des produits financiers. Il est donc plus difficile de
démêler l’écheveau.
≠ Heureusement, la crise actuelle survient après la crise de
1929 et après la crise japonaise. Des leçons ont pu être
tirées. La grande dépression nous a enseigné que laisser la
purge s’opérer de manière naturelle, sans intervention des
autorités visant à répondre aux défaillances des marchés,
en aggravait le coût économique. L’expérience japonaise a
montré qu’on ne gagnait rien à différer la prise en compte
des pertes des banques et donc leur recapitalisation.
≠ Le moins que l’on puisse dire est que l’attitude récente des
autorités publiques se situe à l’opposé des choix qui ont été
faits dans ces deux épisodes. Face à un risque de rupture
systémique, la réaction est exceptionnelle par l’ampleur des
mesures adoptées (injection de capital, injection de liquidité,
baisses des taux) et par la vitesse de leur mise en œuvre.
≠ Cela donne de bonnes chances de succès à la stratégie
d’endiguement de la crise financière. Dans cette hypothèse,
nous pensons que l’ajustement économique se fera sentir
dans la durée (récession à court terme, puis croissance
sous optimale pendant des années), plutôt que par une
purge brutale débouchant en dépression ou en déflation.
OCTOBRE 2008
Bruno Cavalier
Tel +33 (0)1.44.51.81.35
E-mail : bcavalier@oddo.fr
Yann Lepape
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