Au cours des dernières décennies,
l’étude du comportement des animaux
domestiques s’est développée pour
mieux répondre aux impératifs de pro-
duction et à l’évolution des systèmes
d’élevage. Cette évolution s’est faite en
partie dans le sens d’une intensification
qui a eu pour conséquence d’imposer
aux animaux de multiples contraintes
tant physiques que sociales. Leurs
conditions de vie deviennent de plus en
plus éloignées des conditions naturel-
les. Les bovins se sont adaptés à diffé-
rents environnements correspondant à
différents systèmes de gestion qui peu-
vent être considérés comme des
«niches écologiques» dans lesquelles
différents types d’animaux ont évolués
(par exemple les races laitières ou à
viande). L’évolution a été considérable-
ment accélérée grâce à l’efficacité de la
sélection des sujets les mieux adaptés
par les éleveurs, et au nombre de jeunes
qui atteignent la maturité sexuelle.
L’animal domestique est caractérisé par
une grande souplesse d’adaptation,
mais ses capacités ont sans nul doute
des limites. Les techniques modernes
d’élevage, qui tiennent compte des
impératifs économiques immédiats plu-
tôt que des possibilités réelles des
animaux, risquent de dépasser les capa-
cités d’adaptation de l’animal faute
d’une connaissance suffisante de ses
exigences éthologiques.
Dans le but de rentabiliser les pro-
ductions animales, la réduction de la
main-d’œuvre, la constitution d’unités
de taille importante d’animaux de
même âge, et le recours à la mécanisa-
tion des différentes interventions
humaines (distribution alimentaire,
traite, nettoyage...) se sont généralisés.
Il devient alors de plus en plus diffici-
le de s’attacher aux cas particuliers en
raison de la réduction très importante
du contact entre l’éleveur et ses ani-
maux : l’individu s’efface devant le
groupe. Or, de telles évolutions dans
les conduites d’élevage entraînent
l’apparition de problèmes nouveaux
dus en particulier aux tensions socia-
les qui s’exercent entre les animaux
conduits en confinement. La connais-
sance des phénom