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Chapitre 2 : Etranges impressions
Nous sommes au mois d’août 1950. Il fait très chaud
en cette fin d’après-midi sur la campagne anglaise. Clive
Martin avance lentement sur un petit chemin de terre
près de Briscarghton, dans le Summerland. Il titube un
peu, tombe, se relève ! Sans doute l’alcool et la chaleur
ne font-ils pas bon ménage. Il tente de rejoindre la grande
route qui mène à la ville. Il est heureux, sa femme vient
d’accoucher. Et quoi de plus beau de que découvrir non
pas un, mais deux bébés. Et puis, en plus, lorsqu’il s’agit
de garçons, c’est tout simplement un véritable miracle.
Enfin, c’est ce que Clive pense.
Les deux garçons sont magnifiques. Comme tous les bébés
le sont pour leurs parents, bien sûr. Cependant, il faut bien
l’avouer, ils sont très, très, très beaux. Sharon a accouché
à la ferme. Car elle et son mari n’ont pas eu le temps
d’aller à l’hôpital. La voiture n’a pas voulu démarrer. Et
prendre la charrette et les chevaux, c’était risqué. C’était
à coup sûr provoquer l’accouchement sur le bord du
chemin. Et ça, il n’en était pas question. Clive est allé cher-
cher sa belle-mère et c’est elle qui a mis au monde les
deux bambins. Le premier a été appelé Ted, le second,
John.
Clive veut annoncer la bonne nouvelle à ses copains. Et
il est donc en route pour le pub « Le Lion du Roi » qui se
trouve à l’entrée de Briscarghton.
Clive Martin est un homme d’un mètre soixante-quinze.
Il a la peau brune des gens du Sud. Pourtant, ses parents
sont originaires du West-End de Londres depuis des géné-
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rations. Il a de grands yeux bleu très clair, une cheve-
lure blonde généreuse et un visage accueillant mais
ferme. Sa femme Sharon fait un mètre soixante-dix-huit.
Elle est brune, et a cette complexion de peau typique des
Anglaises de la région ; très claire. Elle est assez jolie et
a su rester féminine, malgré le travail de la ferme.
Clive est déjà saoul lorsqu’il arrive au pub. C’est normal,
il vient d’avoir deux enfants. Et puis, c’est la tradi