SYMPOSIUMS
Aux sources de la violence. De l’enfance à l’adolescence, 8, 9 & 10 Octobre 2009, Paris. FFPP
ETREINDRE MAIS PAS CONTRAINDRE
Arnaud Malausséna [arnaud.malaussena@club-internet.fr]
Psychologue clinicien, doctorant Université Lyon 2, laboratoire CRPPC
La présentation de mes travaux de recherche s’appuie à la fois sur ma pratique clinique auprès d’adolescents
présentant divers comportements violents ainsi que sur l’accompagnement régulier des équipes éducatives confrontées
à la prise en charge quotidienne de ces jeunes. Il s’agit alors de montrer en quoi la relation éducative associée au travail
du clinicien peut être un véritable acte thérapeutique face aux éprouvés de violence qui s’emparent de ces adolescents
dans une sorte de contrainte à agir. Agir pour exister, agir pour qu’une trace de soi trouve son écho en son corps et/ou
en l’autre, tel semble être le langage de l’acte chez ces jeunes naufragés de l’affect. En effet, je propose de considérer
que ces jeunes sauvegardent l’unité du Self au sens de Winnicott, cherchant à rétablir une cohésion de l’union
psychosomatique menacée d’effondrement. En ce sens, je propose de considérer et de développer une conception de
l’agir comme mouvement contraphobique, mouvement réactionnel à une phobie primaire de contact menaçant
l’intégrité du Self. Cette mise en perspective des agirs violents s’articule sur ce que la rencontre clinique met en
évidence d’un Evitement Relationnel de l’Adolescent (E.R.A) mais également sur les réactions éducatives, les agirs
« contre-transferentiels » des éducateurs face à la montée de violence de ces jeunes :
- Soit l’éducateur, dans un mouvement de rétorsion, pratique une contention éducative immobilisant
l’adolescent par la force, soit une transformation de la violence est possible par l’étreinte de l’éducateur qui rétablit un
suffisant sentiment de cohésion du Self et parle « en-corps » d’un attachement possible d’un objet « autre-que-soi ».
- L’étreinte : symbolique ou corporelle, pourrait-on dire, elle