A cheval ou à pied, des centaines de personnes armées de lances se sont rassemblées mardi à Tordesillas (centre) pour
pourchasser le "toro de la Vega", au cours d'une fête traditionnelle particulièrement critiquée par les défenseurs des animaux.
Cette tradition est un héritage des joutes taurines médiévales qui existaient avant l'introduction des corridas, à la fin du XVIIe
siècle.
Le taureau - du nom de "Platanito" (petite banane) - a été lâché dans les ruelles de la ville sans savoir que plus bas dans la
plaine, il serait mis à mort, transpercé de multiples coups de lance.
"Des spectacles comme le taureau de Tordesillas ne devraient plus exister. Un pays comme l'Espagne ne devrait pas maintenir
des traditions aussi cruelles", a déploré Nacho Paunero, président d'El Refugio, une association pour la défense des animaux.
Selon un sondage mené au nom de l'association, 76% des personnes interrogées sont en faveur d'une interdiction de ces
spectacles.
M. Paunero a demandé dans une lettre au chef du gouvernement socialiste espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, que le projet
de loi sur la protection des animaux - promis par le parti socialiste lors de la dernière campagne électorale - interdise de tels
spectacles.
A l'heure actuelle, les régions espagnoles disposent de leurs propres lois sur la protection des animaux, mais nombreuses sont
celles qui excluent les taureaux de ces lois.
Critiquée plus que tout autre "spectacle taurin", la fête du toro de la Vega est ainsi autorisée par la région de Castille-et-Léon, où
se trouve Tordesillas.
Les associations de défense des animaux multiplient les actions depuis que le parlement catalan a interdit les corridas dans la
région en juillet. Une décision qu'ils ont vue comme le premier pas vers l'abolition de la tauromachie en Espagne.
Des centaines de manifestants se sont réunis dimanche à l'appel de Pacma, une autre association de défense des animaux, qui a
aussi demandé l'interdiction de la fête de Tordesillas, rejetant l'argument de l'intérêt touristique avancé par ses dé