Rapport au Premier ministre 2008 Le risque sectaire
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ciale, mais un public jeune et pas assez mûr pour résister à l’infl uence de « l’ima-
gerie » mise en œuvre peut rapidement adhérer à ce style et à ses préceptes.
Les appels à rejoindre l’armée de Satan ne sont pas rares. Nombre de
fans n’hésitent pas, dans certains concerts, à arborer des tenues et maquillages
imitant ceux de leurs idoles. Entièrement vêtus de noir, ils portent plus discrè-
tement au quotidien la croix renversée.
En effet, de plus en plus d’adolescents, parfois très jeunes, sont acquis
et vénèrent des groupes ou des chanteurs du vedettariat satanique, cherchant à
copier les rituels imaginaires relatés dans les chansons ou en spectacle.
C’est ainsi que l’imprégnation prolongée dans une culture faisant la
part belle aux musiques sombres, composées de paroles violentes et de mises en
scène grandiloquentes, conduit parfois certains jeunes à se rapprocher de soi-
rées plus « ouvertes » rassemblant musique Black Metal, satanisme et nazisme.
État des lieux des profanations sataniques
Ces dernières années ont été marquées par un accroissement régulier
de dégradations d’édifi ces religieux et de sépultures, ce que le bilan chiffré de
l’année 2008 confi rme, mais le caractère strictement satanique de ces faits reste
proportionnellement faible.
Ainsi en 2008, sur un total de 266 sites touchés (cimetières, lieux de
culte et calvaires), 22 présentent un caractère satanique avéré. En 2007, sur les
234 faits commis, 22 étaient sataniques et en 2006, 28 sur 195 faits. On assiste
donc à une stagnation de ce type d’actes.
Ces exactions se résument le plus souvent à des inscriptions antichré-
tiennes et à des croix retournées, à des allusions à Satan et à son univers, accom-
pagnées de propos blasphématoires mais sans indices de véritables rituels.
Parfois les effractions de lieux sacrés prennent un aspect profanatoire,
se traduisant par une augmentation des vols d’objets d’art religieux et d’hosties
consacrées, qui tendent à diriger les